L'histoire du lycée Jean Jaurès
Histoire du lycée Jean Jaurès de Reims
Par Michel Royer, Professeur d'histoire géographie
L’actuel lycée Jean Jaurès (l’appellation date d’octobre 1974) est le descendant du lycée de jeunes filles de Reims et l’héritier d’une histoire qui remonte à la fin du XIXe siècle.
1) La naissance du lycée de jeunes filles de Reims
Au XIXe siècle, l’enseignement des filles est moins développé que celui des garçons. Dans les classes populaires filles comme garçons doivent se contenter longtemps de suivre, de manière souvent chaotique, quelques années d’école primaire avant d’entrer dans le monde du travail. C’est seulement dans les années 1881-1882 que les lois Jules Ferry instaurent l’obligation scolaire jusqu’à 13 ans. Désormais, tous les enfants des milieux populaires terminent le cycle primaire avant d’entrer dans le monde du travail. Par contre, la situation est plus différenciée dans les milieux bourgeois. Si les garçons vont dans les collèges religieux ou dans les lycées de garçons, créés par Napoléon Ier, les filles des milieux aisés, elles, n’ont pas vocation à travailler à l’extérieur mais à se préparer à leur futur rôle d’épouse et de maîtresse de maison. Elles acquièrent cette formation soit auprès de leur mère soit dans des institutions privées. Pour les jeunes filles de l’élite rémoise, il existe ainsi deux institutions où « on enseigne tout ce que doit savoir une jeune fille à marier ». La première, l’institution de Mlle Martin, rue de Talleyrand, est laïque et fonctionne avec des professeurs du lycée de garçons. La seconde, le couvent de l’Assomption, rue de la Belle Image, est un établissement religieux qui a recours à des pères jésuites. Dans ces deux pensionnats on enseigne l’économie domestique, les arts d’agrément comme la musique, le dessin ou la danse et les travaux d’aiguille. Intellectuellement, le niveau est plutôt médiocre mais on s’en satisfait largement car la grande crainte est de créer des « femmes savantes » qui ne correspondraient pas au modèle féminin de l’époque.
Cette situation évolue pourtant dans les deux dernières décennies du XIXe siècle. Le 21 décembre 1880 est votée la loi Camille Sée qui crée les lycées de jeunes filles. Cette loi est largement critiquée à droite par les catholiques, mais aussi, à gauche, par certains républicains qui gardent une vision traditionnelle de la femme. Camille Sée, d’ailleurs, pour faire admettre son texte à une partie de la gauche insiste sur le fait que les futurs lycées de jeunes filles arracheront ces dernières à l’influence de l’Eglise catholique, alors très liée à la droite. Mais, dans l’esprit de Camille Sée lui-même il ne s’agit pas de mettre vraiment les jeunes filles à égalité avec les garçons. Les programmes des lycées de jeunes filles diffèrent nettement de ceux en vigueur dans les lycées de garçons.
C’est par une délibération du conseil municipal du 29 décembre 1881 que la mairie de Reims envisage de créer un lycée de jeunes filles. Mais, manifestement, il ne s’agit pas là d’une priorité pour les édiles rémois qui prennent largement leur temps. C’est seulement en 1883 que la municipalité trouve un local, un vieil hôtel particulier, l’hôtel Sainte Marthe, propriété des Hospices de Reims et qui se situe au 27 de la rue de la Perrière, dans le prolongement de la rue de l’Université où se trouve le lycée de garçons1. Presque deux années sont encore nécessaires pour aménager le bâtiment et, le 5 octobre 1885, le lycée de jeunes filles peut enfin ouvrir ses portes, presque quatre ans après la première délibération du conseil municipal. Cependant, malgré cette relative lenteur, le lycée de jeunes filles de Reims n’en demeure pas moins un des tous premiers à ouvrir dans l’Académie de Paris, à laquelle le département de la Marne est à cette époque rattaché2.
Le lycée compte 85 élèves à la rentrée de 1885 et 110 en novembre de la même année. La scolarité est payante. Le coût annuel s’élève à 100 francs pour les externes et à 400 francs pour les demi-pensionnaires3. Au départ, il n’existe pas d’internat et la mairie de Reims n’entend pas en financer un dans la mesure où il concernerait essentiellement des élèves non Rémoises. Pour autant, le conseil municipal de Reims vante le nouveau lycée en ces termes :
« Mme la directrice et le personnel enseignant ont été choisis avec un soin tout particulier ; au point de vue moral et intellectuel, ces dames requièrent toutes les conditions que nous puissions désirer ; les aptitudes littéraires et scientifiques des professeurs, consacrées par les diplômes d’agrégés encore très rares chez les femmes, le mérite et la distinction personnelle de chacune de ces dames nous autorisent à dire qu’aucun lycée de jeunes filles n’a été plus favorisé que le notre. (…). La ville de Reims peut donc se féliciter d’avoir retenu dans ses murs un établissement que d’autres villes de la région de l’Est auraient voulu posséder ; l’Etat se charge seul de toutes les dépenses du personnel ; la ville qui est entrée pour moitié dans la dépense d’installation, n’a comme pour le lycée de garçons, qu’à pourvoir aux dépenses d’entretien du bâtiment. (…). Nous pouvons être assurés qu’un tel enseignement ne fera ni des pédantes ni des femmes savantes, mais des femmes instruites, capables de tenir avec simplicité, mais avec convenance, la place considérable qui leur est réservée dans notre société moderne »4.
Les lycées de l’époque, à la différence des actuels, comportent aussi des petites classes primaires, elles aussi payantes et destinées à ceux qui ne veulent pas aller à l’école communale. Ainsi, à l’ouverture du lycée de jeunes filles de Reims, on trouve une classe enfantine de 4 à 7 ans et deux classes primaires5. Viennent ensuite les cinq années « secondaires »6. Le cursus secondaire pour les filles diffère nettement de celui des garçons. Chez ces derniers le secondaire dure sept ans, de la 6e à la terminale, et conduit au baccalauréat7. Pour les jeunes filles l’enseignement secondaire est ramené à cinq ans. Il y a d’abord les trois premières années, à la fin desquelles les élèves peuvent soit s’arrêter et obtenir le Certificat d’études secondaires soit continuer. Dans ce cas elles effectuent deux années de plus et obtiennent le Diplôme de fin d’études secondaires qui est largement honorifique et ne débouche en fait, pour celles qui veulent travailler, que sur l’enseignement féminin : concours de l’Ecole normale supérieure de Sèvres pour les plus brillantes, fonctions de maîtresse répétitrice pour les autres8. En tout cas ce cursus ne conduit pas au baccalauréat, même si en 1912 deux jeunes filles passent l’examen en candidates libres, devenant les premières bachelières de Reims. Dans les faits, l’accès au baccalauréat, à l’université et aux professions supérieures est fermé aux jeunes filles.
Le contenu des enseignements diffère également de celui du lycée de garçons. Tout d’abord les jeunes filles n’ont que deux heures de cours le matin et deux heures l’après-midi : il ne faut pas fatiguer la fragile nature féminine. Ensuite, il y a très peu de sciences, très peu de latin (le cours est assuré par un professeur du lycée de garçons, cinquantenaire, et en présence de la directrice !). Quant au grec, il est purement interdit aux filles. Par contre, l’accent est mis sur le français, les langues vivantes, les arts d’agrément (dessin, musique, couture). Il n’y a pas d’uniforme à proprement parler mais les élèves doivent porter une longue blouse noire. Par la suite, les blouses deviendront noires à pois blancs, puis, en alternance, de couleur bleu clair et écrue9. À la rentrée 1900, le lycée est enfin doté d'un internat de 40 places. Le tarif de l’internat est fixé à 750 francs par an en primaire, à 825 francs pour les trois premières années du secondaire et à 900 francs pour les deux dernières. Les dortoirs sont divisés en boxes, à la pointe du progrès pour l’époque puisque chacun est doté d’un lavabo à eau froide et eau chaude10. Chaque cabine individuelle fait 6 m2, séparée du couloir par un rideau, et comprend un lit, une table, une chaise et une armoire penderie. Les anciennes élèves ne tardent pas à s’organiser et, en 1896, Madame Paul Bocquet-Bertignon fonde l’Association amicale des anciennes élèves du lycée de jeunes filles de Reims.
2) Le transfert au faubourg Cérès :
À la rentrée 1904, le lycée connaît une forte augmentation de ses effectifs avec 240 élèves, augmentation qui se poursuit les années suivantes : 265 élèves en 1905, 290 en 1907. Dans ces conditions l'internat se révèle trop petit et la municipalité de Reims décide alors de transférer le lycée dans un établissement rendu vacant par la loi de séparation des Eglises et de l'Etat et la confiscation des biens des congrégations. C’est dans ce contexte qu’en 1908, le maire, le docteur Jean-Baptiste Langlet, prend la décision d'installer le lycée dans l'ancien collège des Jésuites du faubourg Cérès.
Les Jésuites, au XVIIe siècle, avaient déjà installé place Museux11 un premier collège dont ils sont expulsés en 1764. Revenus à Reims en 1866 ils achètent rue du faubourg Cérès12 une exploitation agricole, la ferme Grulet. On est ici à la sortie de Reims, presque la campagne à l'époque. En 1867, ils construisent une chapelle, détruite en 1968, et ouvrent en 1874 l'école libre Saint Joseph dans les bâtiments de la ferme. Assez vite, ils détruisent les bâtiments de ferme et font construire des bâtiments neufs. Entre 1875 et 1877 est édifié le bâtiment Saint Jacques13. Puis, en 1882 c’est le bâtiment de la rue du faubourg Cérès14. Plus tard, enfin, un bâtiment de liaison à un étage joint les deux bâtiments. Vers 1900 le collège jésuite compte à peu près 320 élèves. Mais, dans le contexte de la politique anticléricale des ministères Waldeck-Rousseau et Combes, les jésuites sont amenés à partir de 1902 à renoncer à toute activité d’enseignement dans leur collège. Ce dernier, dont la direction est confiée à l’abbé Charles qui n’appartient pas aux jésuites, garde cependant son caractère catholique jusqu'en 1907. Mais cette année là les biens du collège sont vendus15 et finalement rachetés par la mairie en juillet 1908 pour 235 000 francs16.
Pendant deux ans la mairie fait effectuer des travaux pour transformer un internat de garçons en un internat de filles. On ne touche guère aux bâtiments construits par les jésuites et qui sont récents. Sont ajoutées deux cages d’escalier aux extrémités du bâtiment central, dont une avec des sanitaires. On construit aussi un pavillon pour la directrice entre le bâtiment central et la chapelle et enfin une salle d’attente rue de Cernay. Par contre, les modifications intérieures sont importantes : l’aile Cérès (le long de l’actuelle avenue Jean Jaurès) est désormais occupée par les classes et dépendances de l’externat. Le bâtiment central (St Jacques), avec les réfectoires, les cuisines, les salles d’étude, est réservé à l’internat. Aux deuxième et troisième étages de ce bâtiment on démolit les murs porteurs intérieurs et on les remplace par des poteaux de fonte afin de dégager les espaces nécessaires à l’installation des cabines individuelles des dortoirs qui désormais sont au nombre de quatre, chacun contenant 18 cabines individuelles17. Quant au bâtiment de liaison il abrite au rez-de-chaussée le gymnase et des locaux d’administration. A l’étage sont installées la lingerie et les chambres du personnel de service. Pour se rendre au lycée, il est possible de prendre le tramway électrique qui passe rue du faubourg Cérès.
A la veille du premier conflit mondial, le lycée de jeunes filles de Reims compte plus de 300 élèves et est un des plus importants lycées de filles de province.
3) d’une guerre à l’autre
Dés le début de la Première Guerre mondiale, le lycée de jeunes filles, comme son homologue masculin, est fermé18. En effet la ville de Reims se trouve sur le front et se vide de ses habitants civils19. L’armée occupe alors le lycée qui est touché par les obus allemands à plusieurs reprises, dès 1914 pour l’internat et en 1917 pour l’externat qui est gravement atteint.
Au retour de la paix, la réouverture ne peut se faire que graduellement dans une ville en pleine reconstruction et où les habitants rentrent peu à peu20. En 1919, on rouvre quatre ou cinq salles dans le bâtiment de l’internat, moins touché. Finalement le lycée est rouvert dans son entier le 5 mai 1921 et compte à ce moment là 240 élèves, les 300 élèves étant atteints en 1925.
Les années de l’entre-deux-guerres voient de nombreux changements affecter les lycées de jeunes filles. Le décret du 24 mars 1924, signé par Léon Bérard, ministre de l’Instruction publique, aligne la durée des études, les programmes et les finalités des lycées de filles sur ceux des lycées de garçons. Désormais, pour les filles, le « bachot » supplante le Diplôme de fin d’études. Il fallait donc pour le lycée de jeunes files de Reims créer un niveau de terminale. C’est chose faite pour la classe de philosophie en 1928 et, quelques années plus tard, pour celle de mathématiques élémentaires. En attendant, les candidates bachelières terminent leurs études au lycée de garçons, rue de l’Université. Entre 1930 et 1933, la gratuité s’étend progressivement dans les classes du secondaire, de la sixième à la terminale, les classes primaires, elles, restant payantes. Cette évolution rend le lycée plus élitiste. En effet le baccalauréat évinçant peu à peu l’ancien diplôme d’Etudes supérieures, les études sont plus longues. Du coup les élèves de milieu moins favorisé et qui sont souvent obligées d’accéder rapidement à la vie active préfèrent aller dans le Primaire supérieur qui prépare au Brevet élémentaire puis au Brevet supérieur. En même temps, en 1934, est mis en place un examen d’entrée en classe de sixième qui ferme le lycée aux élèves jugées inaptes à en suivre l’enseignement. Cela n’empêche pourtant pas le lycée de continuer à augmenter ses effectifs.
En septembre 1939 débute un nouveau conflit mondial. Durant la « drôle de guerre », l’armée réquisitionne le lycée et les filles vont alors suivre leurs cours au lycée de garçons où on leur attribue un bâtiment neuf qui vient juste d’être construit. Avec la défaite de 1940 tout est bouleversé. Une rentrée partielle a lieu le 5 août 1940, à un moment les Rémois évacués fin mai 1940 commencent à rentrer dans leur ville occupée par les Allemands. Durant l’Occupation les Allemands installent au lycée de garçons leur service de radio. Du coup, les garçons se replient sur le lycée de jeunes filles. Mais comme à l’époque la mixité n'existe pas dans les lycées, une stricte séparation a lieu. Les garçons s’installent dans l’externat, avenue Jean Jaurès, et les filles dans l’internat, situé dans le bâtiment central, où l’on aménage tant bien que mal des salles. Comme le gymnase se trouve dans la partie « garçons », les cours d’EPS pour les filles ont lieu dans l’ancienne chapelle. Entre les deux parties de la cour on établit une séparation rigoureuse et on aménage une entrée rue David réservée exclusivement aux filles. Le contexte de guerre modifie aussi la vie quotidienne. La nourriture est rationnée et la faim lancinante malgré les biscuits « caséinés »auxquels ont droit les élèves. Les alertes aériennes de plus en plus fréquentes au printemps 1944, à la veille du débarquement, imposent la descente dans les abris. Comme il n’y a pas assez de place dans ces derniers pour l’ensemble des élèves du lycée, on modifie le fonctionnement de l’établissement : le matin, seul le second cycle a cours ; l’après-midi c’est au tour du premier cycle d’aller en classe. Si la Libération change bien entendu la donne, il faudra plusieurs mois avant que les garçons ne retrouvent leurs bâtiments de la rue de l’Université et les filles leur bâtiment de l’avenue Jean Jaurès. Ce dernier a d’ailleurs besoin d’un sérieux nettoyage après le passage d’éléments masculins, réputés moins soigneux que les jeunes filles.
4) De 1945 à aujourd’hui
Dans l’euphorie de la paix retrouvée des innovations pédagogiques sont initiées. Fin 1945 se mettent en place des « classes nouvelles » qui fonctionnent avec trois professeurs : l’un assurant les enseignements littéraires (lettres et histoire-géographie), l’autre les enseignements scientifiques (mathématiques et sciences physiques) et le dernier la langue vivante. Mais l’expérience s’essouffle rapidement et il y est mis fin en 1954. De cette époque datent aussi les premières activités périscolaires et en particulier les fameux « clubs » (photo, cinéma, littérature, langues).
Au niveau de la structure du lycée des changements notables apparaissent. Au début des années 1950 c’est la fusion avec le Collège moderne de l’avenue Libergier, successeur de l’Ecole primaire supérieure de l’entre-deux-guerres et que des réformes successives ont partiellement aligné sur le lycée21 mais qui garde un recrutement plus populaire. En 1951 la directrice du lycée de jeunes filles cumule la direction des deux établissements qui regroupent un millier d’élèves22. Le lycée de jeunes filles comporte dorénavant deux parties : Jean Jaurès qui regroupe toutes les classes de second cycle, à l’exception de la seconde préparatoire à l’Ecole normale d’institutrices, et une partie des classes de premier cycle ; Libergier qui regroupe la seconde préparatoire à l’Ecole normale et le reste des classes de premier cycle23. La fin des années 1950 voit le début de la coupure progressive entre les deux cycles. Cette dernière débute à la rentrée de 1958 avec le transfert des classes de 6e et de 5e rue de l’Université dans les bâtiments de l’ancien lycée de garçons qui vient d’être remplacé par un lycée neuf24. En 1963, le décret Fouché crée les Collèges d’enseignement secondaire (CES). Du coup, en 1966, les classes de 4e et de 3e du lycée de jeunes filles rejoignent alors les 6e – 5e dans ce qui devient le Collège Université. Dorénavant, le lycée de jeunes filles de Reims ne compte plus que le second cycle, de la seconde à la terminale. Une autre révolution apparaît avec le début de la mixité. La première « intrusion » des garçons remonte à 1962 avec l’ouverture d’une classe de Lettres supérieures (hypokhâgne)25. La mixité progresse encore en 1968 avec la création d’une seconde A, option « arts plastiques » et en 1969 avec l’ouverture d’une section à horaire aménagé du Conservatoire de musique. Les évènements de mai 1968 ayant produit leurs effets, la mixité se généralise dans toutes les classes au début des années 1970.
Parallèlement à ces modifications de structure, des changements ont lieu au niveau des bâtiments. En 1955 on fait l’acquisition d’une usine désaffectée, l’usine Poullot, au 17 rue Ruinart de Brimont, pour y installer des classes. Ces bâtiments forment alors l’annexe Marie de Champagne (qui sera détruite lorsque l’entrée est transférée de l’avenue Jean Jaurès à la rue Ruinart de Brimont). La fin des années 1950 voit aussi la réflexion sur un grand projet de remodelage du lycée, projet qui prend corps dans les années 1960. En 1965 sont édifiés le gymnase et les nouvelles cuisines, puis en 1968 débute la construction du nouvel internat (ouvert en 1969) et d’un bâtiment reliant l’ancien internat et l’externat (achevé en 1970). Pour ce faire, on détruit l’ancienne construction qui reliait l’ancien internat et l’externat ainsi que la chapelle des Jésuites.
Au début des années 1970, le lycée prend l’aspect qu’il a aujourd’hui (avant sa restructuration imminente) et compte autour de 1000 élèves, ce qui est toujours son effectif actuel.
1 La rue de la Perrière reliait la rue de l’Université à la Place Royale. Détruite pendant la première Guerre mondiale elle disparaît avec le plan Ford. L’hôtel Sainte Marthe était au coin des actuels cours Anatole France et rue Voltaire. Il débouchait aussi sur la rue Saint Symphorien.
2 D’après la séance du conseil municipal du 5 novembre 1885, au moment de l’ouverture du lycée de jeunes filles de Reims, seul existe dans le ressort de l’académie de Paris le lycée Fénelon, rue Saint-André des Arts. A cette époque l’académie de Reims n’existe pas (elle date de 1961) : la Marne relève de l’académie de Paris, les Ardennes de celle de Lille, l’Aube et la Haute-Marne de celle de Dijon.
3 A l’époque, un ouvrier tisseur gagne 3 francs par jour, un instituteur de 900 francs à 2 600 francs par an. Le coût du lycée le réserve donc aux jeunes filles de la bourgeoisie aisée.
4 Archives municipales et communautaires de Reims, délibération du conseil municipal, 5 novembre 1885.
5 La situation est la même chez les garçons avec les classes de la 11e à la 7e (CP à CM2 dans le primaire « populaire »). Par contre si chez les garçons les enseignants de ces classes primaires ont droit à l’appellation de « professeur » alors que chez les filles les enseignantes sont des « maîtresses » ; c’est là encore marquer symboliquement l’infériorité de l’enseignement féminin.
6 A la rentrée 1885 sont ouvertes seulement les trois premières années ; les deux autres sont ouvertes l’année suivante.
7 Il regroupe le collège et le lycée d’aujourd’hui.
8 Une sixième année sera mise en place plus tard pour préparer l’ENS de Sèvres débouchant sur l’agrégation féminine.
9 On change de couleur chaque semaine. Ainsi est-on certain que la blouse pourra passer en lessive.
10 Confort totalement inconnu des dortoirs de garçons.
11 C’est l’actuel bâtiment occupé par Sciences-Po.
12 L’actuelle avenue Jean Jaurès.
13 Celui où se trouvent la salle des conseils, les salles 80 et 90.
14 Celui de l’administration, des salles 20, 30.
15 C’est une suite de l’interdiction des congrégations enseignantes et de la liquidation de leurs biens.
16 Les Jésuites vont alors s'établir rue de Venise dans des bâtiments qui appartenaient aux frères des écoles chrétiennes. C’est l’actuel lycée-collège Saint Joseph.
17 Les boxes de l’ancien lycée sont réutilisés.
18 Seules quelques écoles primaires restent ouvertes durant le conflit.
19 De 115 000 habitants à la veille du conflit la population s’effondre à 26 000 habitants en mai 1915, à 17 000 en février 1917 et à 5 000 en février 1918 avant l’évacuation totale de mars 1918. A cette date il ne demeure plus à Reims que des militaires.
20 8 500 habitants en mars 1919, 45 000 en novembre 1919, 100 000 en 1926.
21 On y prépare comme au lycée de jeunes filles le BEPC mais au niveau du baccalauréat on y prépare seulement la première partie du bac « moderne ».
22 400 du lycée de jeunes filles et 600 du Collège moderne.
23 L’affectation dans chaque établissement se fait en fonction du domicile des élèves.
24 Il s’agit de l’actuel lycée Clemenceau.
25 En 1972 est ouverte la classe de Première supérieure (Khâgne). En 1986 est créée une seconde Hypokhâgne avec un enseignement complémentaire préparant aux IEP.